mercredi 5 octobre 2016

23 JOURS POUR FRANÇOIS VILLON… « Harold, Edgar-Pierre, François, Gilles, Milo et … »


 
Parmi les nombreux « cadeaux » destinés au souscripteurs
du financement participatif sur http://fr.ulule.com/francois-villon/ Il y aura cette illustration en noir et blanc et en couleurs
selon qu’elle soit traitée en carte postale ou en A3…

La version couleur qui diffère un poil de la précédente…

Le crayonné 

C’était peut-être en 69 ou au tout début des années 70…
C’était les « Grandes Vacances ».  C’était l’été. C’était l’enfance.
C’était la ferme des grands-parents à La Chapelotte (18) à deux « bouch’tues » de Sancerre !
Des gloussements de poules… de temps en temps, un meuglement, des bêlements de chèvres dans le « Champ Ronceux », un chien, au loin, par delà les étangs…
Cet après-midi là, je ne sais plus pourquoi, j’étais entré dans « la laiterie », la pièce la plus fraîche et la plus sombre du bâtiment.
Si l’on y trouvait effectivement des fromages à l’abri des bestioles, l’endroit servait un peu de débarras… Boutanches, vieilleries, paperasses et magazines.
Ce coin était plus particulièrement intéressant car mon oncle y entreposait ses « Zembla », « Cap’tain Swing » et autres « Blek le Roc »… des petits formats noir et blanc édités par « Mon Journal »… Dessous ces désormais « classiques », j’aperçus un gros album, un gros recueil de Mickey.
Je commençai à feuilleter le volume.
Les Rapetout…Picsou…Donald… Mickey avec Minnie sortant de leur jolie maisonnette «rose-bonbon » dans une jolie voiture rose-bonbon…
Nettement plus déconneurs : « Pim, Pam, Poum » !
Et puis, au milieu de toutes ces cartooneries sympatoches : LUI !… EUX ! !… HAROLD FOSTER et son « PRINCE VALIANT »  (l’orthographe de ce nom m’intriguait beaucoup à l’époque)…

Celui qui mit le feu à la poudre de mon imagination : Harold Foster !

Wooooooaaaah ! Quel choc ! Comment un être humain pouvait-il dessiner comme ça ? Qualité du trait… Précision des ombres… Mouvements dynamiques… Folies architecturales… !
Et puis, le Moyen âge… Un Moyen âge hollywoodien, certes, mais complètement envoûtant !
Tout à coup, il me semblait que la vieille ville où j’étais né, faisait écho aux châteaux, aux ponts de pierre que traversait le héros de Foster.
Il faut dire que j’ai ouvert les yeux dans une maison du 16ème siècle à Dun-sur-Auron, au sud de Bourges. Située au 51 de la « Grande Rue », cette demeure portait jadis le nom d’ « Hôtel du Bœuf-couronné ».
De la pierraille… Une tour extérieure qui menait aux chambres par un escalier en colimaçon et puis, comme un chemin de ronde sur toute la longueur de la cour toute en longueur… Ce passage longeait « la chambre-à-farine » car mes parents étaient boulangers.
N’en déplaise à Chateaubriand, c’était mon  château de Combourg » à moi… même si je ne pense pas que François-René ait connu les cagouinces au fond de la cour.
Vous y aviez le cul au-dessus d’un… « vide »…. Une espèce de… salle ( ?…) de grotte à crotte… de cavité souterraine d’où remontait parfois un petit vent glacé qui vous incitait à vous torcher au plus vite avec des lambeaux du « Berry Républicain ». Un enchantement !
Ajoutez à ça qu’un autre souterrain (c'était peut-être le même)  partait de la cave pour circuler comme plusieurs autres dans les entrailles de la ville et vous comprendrez pourquoi j’avais des prédispositions à devenir « foutrement moyenâgeux ».
Et Foster qui venait m’allumer l’imaginaire avec ses dessins somptueux !…
J’ai lu quelque part qu’André Juillard (immense artiste de BD dont j’ai déjà parlé précédemment) avait - lui aussi - été marqué par le maître américain.
Je sais bien qu’avec « Les sept vies de l’épervier »
, on est au 16ème et 17ème siècle…
Mais, rien que pour le plaisir… Voici cette planche
d’école du grand André Juillard dont j’attends
le prochain album avec une impatience enfantine.

Et puis j’ai lu Blake et Mortimer. « La Marque Jaune » of course, mais aussi « Le Piège Diabolique » dans lequel Jacobs développe le thème de la machine à remonter le temps.
Il y a une séquence qui se déroule au Moyen âge pendant une révolte de serfs que je trouve épatante !
L’incontournable ! Le légendaire Edgar-Pierre Jacobs
(dont je partage le jour d’anniversaire
(mais pas l’année –heureusement pour ma pomme- !)

 Puis, je découvris dans le journal « Tintin »,  « Chevalier Ardent » de François Craenhals (Casterman), il y avait dessiné un duel à l’épée sur un carrelage. Ce qui rendait cette scène tout à fait dynamique et graphiquement surprenante
« Chevalier Ardent » de François Craenhals…
Sa manière de jouer avec la lumière, comme les graveurs du 19ème siècle
en exécutant un encrage modelé au trait m’a toujours épaté.

Puis, je vis qu’un certain Gilles Chaillet reprenait le personnage de Lefranc, créé par Jacques Martin dans une aventure qui demeure pour moi l’une des meilleures de la série « Les Portes de l’Enfer ». J’ignorais alors que je travaillerais bien des années plus tard avec Gilles qui m’enseignerait les lois de la perspective appliquées à la BD que Martin lui avait lui-même transmises après les avoir empruntées à la Renaissance Italienne…
Pendant quelques albums, comme assistant-décors, j’ai pu décortiquer l’architecture médiévale et voyager dans les images en l’excellente compagnie de Chantal et Gilles Chaillet … et de Vasco (Le Lombard)  ! (Chantal est coloriste et actuellement co-scénariste).
J’ai particulièrement aimé travailler sur les albums « Sortilèges » et « Les Fossoyeurs de Belzébuth » pour lequel j’avais suggéré à Gilles de placer le casque à bassinet en couverture.
J’ai le souvenir de quelques poilades mémorables avec eux, notamment un « concours du disque le plus nul » … Je crois entendre la voix de Gilles barytonner de là où il est que j’en fus le vainqueur !
Les crayonnés des décors que j’ai réalisés
pour les albums de Gilles Chaillet :
« Les fossoyeurs de Belzébuth » et « Sortilèges »…
J’ai eu le temps d’étudier l’archi médiévale…

Et puis François Bourgeon, après s’être fait remarquer avec son extraordinaire « Les Passagers du Vent », sortit « Les compagnons du crépuscule »  en trois tomes chez Casterman. Le dernier tome « Le dernier chant des Malaterre » est un chef d’œuvre absolu. Le dessin y est précis, d’un réalisme saisissant et extrêmement impressionnant. A regarder sa citadelle, l’hiver, on a froid.
Comme Umberto Ecco et Jean-Jacques Annaud venaient de sortir « Le Nom de la Rose », il règne dans tout l’album une ambiance très proche de celle du film avec Sean Connery qui y interprétait un moine enquêteur : Guillaume de Baskerville. (On s’amusera de l’allusion du facétieux et très érudit Umberto).
Non, Bourgeon n’est pas que le « roi du tee shirt mouillé »…
Goûtez-moi cette ambiance !… On aimerait y entrer dans cette case !
Mieux ,allez voir un peu si quelque beauté ne se cache pas là-haut 
derrière les fenêtres à peine éclairées.
C’est fantastique ! Tout existe !
 Et c’est tiré de  « Le dernier chant des Malaterre ».

Et puis, il me faut parler ici d’une immense pointure de la Bande Dessinée ! Monsieur Hermann ! Prodigieux dessinateur enfin distingué cette année (après 40 ans d’albums extraordinaires) par le Festival d’Angoulême.
Porté par la vague de la BD historique dans les années 80, il a avec « Les Tours de Bois-Maury » (Glénat) dépeint un Moyen âge, cradingue, âpre, sanglant, poussiéreux, boueux, un « Moyen âge spaghetti » comme l’écrivirent certains journaleux. Un Moyen-âge aux antipodes de ce qui m’avait séduit chez Foster et pourtant, les recherches et les trouvailles graphiques d’Hermann, son passage à la « couleur directe » et sa maîtrise de l’aquarelle ne peuvent qu’entraîner enthousiasme, admiration et respect !
Hermann… Je pourrais y aller dans le superlatif…
Ça ne suffirait pas à traduire l’admiration que j’ai
pour son travail et sa démarche d’auteur
(surtout quand il fait du vélo ! )
Vive le sanglier des Ardennes ! !
Si vous ne le connaissez pas, précipitez-vous sur
l’album « Dulle Griet ». C’est à tomber et c’est bourré
de références à l’œuvre de Bruegel l’ancien.
Le scénario est signé Yves H.

J’ai déjà évoqué les albums « Borgia » (Drugstore) de Milo Manara  et Alejandro Jodorowsky. Ce vieux Renard de Jodorowsky s’y entend pour capter l’attention et ne plus la lâcher, quant à Manara, on demeure vraiment sonné devant la beauté de son dessin, les ambiances fiévreuses qu’il sait rendre et la beauté de ses courtisanes, bien sûr.

« MORT SAISIT SANS EXCEPTION  »
écrit Villon dans le Testament.
Les papes aussi ! Voilà ce que ça donne
quand messieurs Jodorowsky et Manara
se lancent dans la danse macabre.
C’est extrait de « Borgia ».
(à déconseiller aux âmes sensibles)
 Tout ce théâtre de cruauté, de truculence et d’érotisme apparente cet univers à celui de Villon.
Villon pour lequel je m’emploie, moi-aussi, à réaliser quelques images « marquantes »…
Marquantes comme les chansons qu’interprètera Bruno Daraquy sur le CD joint au livre si toutefois, nous parvenons à réunir les fonds nécessaire sur Ulule…
Alors… Contributeurs potentiels… Amis… Lecteurs… Donneurs de coups de pouces à un projet singulier et non formaté, rendez-vous sur :

Un grand Merci à tous ceux qui nous ont aidés, nous aident et nous aideront !

En plus des « surprises » que l’on vous réserve prochainement, vous pouvez suivre l’évolution de l’opération et aussi trouver des extraits du livre, des illustrations et des documents sur :






















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