« Pardonnez-moi,
Prince, si je
Suis foutrement
moyenâgeux »
dit Brassens dans « Le
Moyenâgeux », chanson dans laquelle, il fait de multiples allusions à
Villon.
Des chansons parlant du
Moyen âge et de Villon, il y en a quelques unes…
Je l’ai dit, « La
ballade des pendus » par Reggiani a déclenché chez moi, une villonnite aiguë.
Et puis, bien sûr, toujours
et encore « Tonton » Georges avec sa « Ballade des dames du
temps jadis ».
Au risque d’enfoncer des
pont-levis baissés, on ne dira jamais à quel point sa mélodie est une merveille
de délicatesse. Je la compare à une toile d’araignée givrée et légèrement dorée
par le soleil matutinal. C’est fragile. C’est joli. C’est enchanteur.
Dans un tout autre genre, je
viens de découvrir le groupe Corvus Corax, ces celtiques teutons balancent un
folk-rock épique qui a de quoi laisser sur le cul !
Nom d’une
cornemuse ! !
Ils donnent une très
entraînante « Ballade de Mercy ».
Un de mes rêves serait une
rencontre Daraquy-Corvus Corax !
Je ne m’attarderait pas sur
les Try Yann, La Bamboche et Malicorne qui plus d’une fois m’entraînèrent par
les oreilles dans des voyages médiévaux.
Chantal Grimm a consacré
tout un album aux poétesses de la Renaissance : « La ballade des
belles rebelles ».
C’est remarquable de
finesse, d’intelligence et de talent !
Je me souviens que Chantal
m’avait invité il y a quelques années avec Lulu Borgia et Philippe Jallois sur
Radio Libertaire où elle animait une émission sur la chanson.
On avait passé un excellent
moment et Philippe s’était avec Lulu et moi prêté au jeu d’écrire le couplet
d’une chanson en direct.
Philippe Jallois, est auteur
et illustrateur. Il a notamment illustré
le « Envoyez-les chier ! Petit traité de résistance
ludique contre les emmerdeurs téléphoniques » que j’ai publié chez Yil où
il dirige également l’excellente collection « Butte Rouge » dans
laquelle il publie des romans noirs et illustrés qui ont pour cadre le
Montmartre de la « Belle Epoque ».
Pour en revenir à la
chanson, il y en a un qui m’a pas mal tourneboulé, c’est Angelo Branduardi, un
peu oublié en France aujourd’hui mais bel et bien vivant de l’autre côté des
Alpes ! Voix étrange, violoniste virtuose, fou de rythme, extrêmement
marqué par la Renaissance… Ses chansons font parfois référence à l’alchimie, à
la loi des nombres et ce côté ésotérique leur confère le charme indicible des
mystères vénitiens d’Hugo Pratt.
Branduardi est un immense
« passeur ».
Combien de fois n’ai-je pas
chevauché avec « Le seigneur des Baux » ! Combien de fois ai-je
senti la lave bouillonner dans mes veines en écoutant « Le sang et la
chair » ! Et l’animal m’a encore retourné à l’écoute de son
« Vanità di Vanità »…
Ne cherchez plus l’inventeur
de la machine à remonter le temps (ou le tempo !), c’est un grand rital
avec une coupe afro !
Pour rester dans l’ambiance,
Lulu Borgia, m’a offert, il y a quelques années un album de Philippe Eidel,
« Renaissance » dans lequel, il avait mis en musique des poèmes de Michel Ange. Sur cet enregistrement
figure « La Pavane de l’Ange », texte dans lequel Buonarroti décrit
comme il en chie en peignant le plafond de la Sixtine… le corps tordu… la barbe
pleine de peinture… Eidel a composé là-dessus une mélodie sublime dont je ne me
suis toujours pas remis. Merci Lulu !
Et je ne voudrais pas ne pas
mentionner ici mes compatriotes berrichons et surtout berruyers avec ce groupe,
aujourd’hui disparu : « Avaric » !
En une poignée d’albums,
Lionel Baillemont et Franck Lopez ont créé quelques titres somptueux dont
« En regardant vers le pays de France » de Charles d’Orléans qui est
un véritable joyau !
Dans les découvertes très
récentes, je viens de tomber sur un enregistrement de « La Ballade des
Pendus » par Hélène Martin, une interprète et compositrice qui a mis une
véritable anthologie poétique en musique ! Et avec quel talent ! Eh
bien, cette dame qui doit avoir aujourd’hui dans les 80 ans a créé avec cette
ballade, une chanson que Thiéfaine pourrait reprendre demain matin !
J’avais été bluffé par la
reprise par Jeanne Moreau et Etienne Daho du « Condamné à Mort » de
Genet, œuvre pour laquelle, Hélène Martin a composé des mélodies imparables et
extraordinairement mises en valeur par les arrangements de Daho.
Je ne m’attarderai pas sur
Ferré qui traduit l’intemporalité de « La Ballade des pendus » dans
« L’Amour n’a pas d’âge » (Faut-il plus vous l’expliquer ? …)
Tiens, pendant que j’y
pense, « Le dernier repas » de Jacques Brel ! Voilà une chanson
qui s’inscrit parfaitement dans l’esprit testamentaire de Villon.
A chaque écoute, je vois des
tableaux de Bruegel « Les chasseurs dans la neige », « Les
noces paysannes »…
« Et je veux
qu'on y boive
En plus du vin de messe
De ce vin si joli
Qu'on buvait en Arbois
Je veux qu'on y dévore
Après quelques soutanes
Une poule faisane
Venue du Périgord »
En plus du vin de messe
De ce vin si joli
Qu'on buvait en Arbois
Je veux qu'on y dévore
Après quelques soutanes
Une poule faisane
Venue du Périgord »
(Jacques Brel « Le
dernier repas »)
Si c’est pas un joli chant de goliard, ça… !
Dans ce rapide et très très
incomplet tour des chansons évoquant le Moyen âge et Villon, je ne veux pas
oublier la grande Monique Morelli. Un cas ! Une pointure !
J’avais d’abord été
déstabilisé par le traitement musical qu’en faisait son accordéoniste,
Léonardi.
Et puis, en entendant cette
voix, cette voix de chanteuse « réaliste », cette voix de fumeuse, de
« viveuse » comme on disait il y a longtemps, je fus touché par la
très grande sincérité de l’interprétation. Et pour toujours il y aura un villon
unique, un villon innatendu ! Violent, âpre, ample, bambochard,
pathétique… le Villon de Monique Morelli.
Je suis heureux de l’avoir
vue au T.L.P Déjazet.
Incroyable ! Poétique
en diable ! Aragon ! … Villon !… Mac Orlan !…
Terrible !
J’arrête là… Vous trouverez
toutes les références des chansons (et une multitude d’autres titres) que je
viens d’évoquer à la fin de « François Villon, corps à cœur. »
J’espère que les musiques de
mon camarade, le compositeur Malto, que
l’interprétation de mon « double », Bruno Daraquy et que les
arrangements de Laurent Bézert sauront vous séduire. Mais pour ça, il nous faut réunir force écus et picaillons…
L’affaire semble bien partie mais loin d’être bouclée…
Il ne reste que 24 jours.
Alors,
« fillettes » et « compaings », amateurs de chanson et de
« beaux » livres, rendez-vous sur http://fr.ulule.com/francois-villon/
Encore un grand Merci à tous
ceux qui nous ont aidés, nous aident et nous aideront !
En plus des « surprises » que l’on vous réserve
prochainement, vous pouvez suivre l’évolution de l’opération et aussi trouver des extraits du livre, des
illustrations et des documents sur :
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